J'ai le châssis, j'en ai même deux, ils sont en panne mais malheureusement je ne possède pas la platine supportant les potentiomètres de réglage ni le tube cathodique qui va bien avec, je ne parle même pas des différents cordons équipés des connecteurs adéquats.
Il va falloir improviser pour tenter de les ramener à la vie.
Tout d'abord la platine supportant les potentiomètres de réglage. À l'origine c'est un circuit imprimé tout en longueur qui est déporté au bout d'un cordon prolongateur.
Le connecteur femelle de ce cordon s'enfiche dans cette embase à 12 contacts :
En farfouillant dans mes caisses qui débordent de filasses, j'ai pu récupéré des candidats potentiels :
Le connecteur du haut est le modèle qui conviendrait exactement à l'embase sauf qu'il ne possède que 10 contacts. En scinder deux exemplaires pour obtenir une moitié gauche et une moitié moitié droite et constituer ainsi un connecteur à 12 contacts en deux parties est dans le domaine du possible.
Idem pour le connecteur noir de droite, il est tellement peu épais qu'il pourrait s'enficher dans n'importe quelle embase au même pas. Malheureusement il ne possède que 10 contacts et je n'en ai qu'un seul.
Le connecteur de gauche possède bien les 12 contacts requis et en plus une dizaine de fils d'une longueur de deux mètres y sont déjà sertis, ce qui en fait le meilleur des challengeurs.
Un des contacts oblitéré par un détrompeur en nylon et une treizaine de cannelures, dont la face supérieure est colorée en rouge, gênent l'insertion dans l'embase. Rien de tout cela n'est rédhibitoire et n'empêchera nullement son réemploi pour réaliser le cordon de déport.
Le problème est que rajouter les deux fils manquants n'est pas évident à réaliser sans l'outil à sertir qui va bien. Et je ne voudrais pas non plus saloper ce connecteur en y soudant les fils comme un gougnafier l'a déjà fait sur un des autres connecteurs de la même nappe :
Premier job, chasser la goupille du détrompeur à l'aide d'un outil universel : un trombone déplié inséré dans le contact par l'arrière du connecteur.
La goupille, sur le rectangle de papier noir, est minuscule. C'est juste une sorte de petit coin en nylon :
L'idée serait maintenant de réaliser un outil à sertir artisanal à partir de barrettes de jonction que l'on trouve dans les bornes Jeutel. Ces barrettes servent à interconnecter le connecteur femelle du panel sur le connecteur femelle à destination de la carte de jeu, leurs broches carrées de 1,2 mm de coté pourraient bien convenir pour réaliser les trois dents de cet outil.
Plutôt que les broches d'une barrette de jonction, celles moins longues du connecteur de droite dessoudé d'une carte rebutée, conviendront mieux :
Deuxième job, extraire un contact pour mesurer ses dimensions, il suffit d'appuyer sur la languette verrou tout en poussant le contact vers l'arrière. Plus facile à dire qu'à faire, heureusement que le chiffre "deux" est poinçonné dessus, le pied du 'deux" permet d'avoir un point d'accroche sur la surface lisse.
Le contact est réalisé dans de la tôle de 0,32 mm d'épaisseur repliée en forme de "U", les deux ailes du "U" étant distantes de 1,4 mm. La broche carrée s'y insère donc avec un jeu de 0,2 mm :
- En haut : un contact avec à gauche un bout de fil serti dans sa lyre et à droite la pince réalisant le contact avec la broche de l'embase,
- au milieu : une broche carrée de 1,2 mm insérée entre les ailes du "U" du contact,
- en bas : à droite la lyre dans laquelle on serti le fil. En fait il s'agit d'une double lyre puisque les deux ailes du 'U" sont entaillées.
Trois broches vont être utilisées pour constituer un trident, des lamelles de carton d'une épaisseur de 0,5 mm seront insérées entre les dents pour maintenir l'écartement adéquat pendant la soudure. Ces trois dents permettront de pousser le fil de part et d'autre dans la double lyre pour réaliser son sertissage :
Les trois dents maintenues par une pince sont préalablement alignées sur une surface plane :
Une deuxième pince permet de mieux assurer leur parallélisme tout en les maintenant plus fermement pendant la soudure :
Un peu de soudure est rajouté sur l'autre face du trident :
Les lamelles de carton sont remplacées par des lamelles en plastique blanc de la même épaisseur découpées dans un blister exhumé de la poubelle.
La longueur des lamelles est inférieure de 5 mm par rapport à celle des dents afin de ménager un espace libre entre elles.
La largeur du trident est de 4,15 mm, il devrait pouvoir être inséré à force dans un trou de Ø4 mm percé dans le porte-outil.
Le porte-outil sera réalisé à partir d'une une chute d'un rond d'aluminium de Ø8 mm, une longueur de 8 cm percée en son centre à Ø4 mm sur une profondeur de 13 mm selon une méthode éprouvée :
http://www.gamoover.net/Forums/index.php?topic=23663.53Une fois le perçage effectué, le foret Ø4 est immédiatement remplacé par un fraise à 90° pour chanfreiner l'entrée du trou et ainsi faciliter l'insertion à force du trident à l'intérieur par la suite.
Le perçage du porte-outil est gavé de colle à l'araldite à prise rapide, puis le trident y est inséré à petits coups de marteau jusqu'à ce qu'il touche le fond du trou :
Quand la colle est bien durcie, l'excédent à la périphérie est éliminée au taille crayon.
Les dents ont été épointées avec une lime douce afin que leur surface soit la plus plane possible et qu'elles soient toutes au même niveau pour pousser sur le fil. La couleur de la poussière de métal résultant du limage montre que les broches/dents sont en laiton ou en maillechort, alliage moins dur que l'acier d'un outil professionnel, mais ça devrait le faire pour cet outil artisanal.
Impeccable, il reste encore
½ mm entre le dos du connecteur et le porte-outil quand les dents du trident sont insérées à fond dans la double lire d'un contact.
Le porte-outil a été inséré dans un vieux manche en bois de lime, ça fait moins mal dans la paume de la main quand on pousse sur l'outil pour sertir!
Impeccable, les deux fils manquants ont été sertis à la perfection. J'ai pas choisi les couleurs, j'ai pris au hasard deux fils dans la même nappe qui avaient la même longueur que les 10 autres.
Bon maintenant il reste le problème des cannelures qui gênent l'insertion dans l'embase :
C'est pas un réel problème, il suffit de les cliver avec un cutter. Facile, la fin de la surface colorée en rouge sert de point de repère pour arrêter le clivage.
Impeccable, le connecteur entre parfaitement dans l'embase. Seul bémol les fils sortent du connecteur vers l'intérieur du circuit imprimé plutôt que vers l'extérieur, ce qui aurait été plus pratique.
Maintenant il va falloir s'occuper de l'autre bout du cordon !